INNOVATION ET PROCESSUS CONSTRUCTIF (ATELIER)


AXE BÂTIMENT ET MODES D’HABITER

Retour d’usage sur la conception de bâtiments basse consommation.

Lauréna CAZEAUX (Abor&sens ; éco-BET)
Marine MORAIN (Abor&sens ; éco-BET)
Gilles DESEVEDAVY (Abor&sens ; éco-BET)

Sur la base des retours d’expérience des projets de l’agence et de l’environnement scientifique sur le sujet, à rebours des instrumentations et mesures, nous avons développé un retour terrain en lien avec notre pratique d’architecte et d’ingénieur. Le choix d’une telle approche repose sur le besoin d’observer, in situ, la vie qui s’organise dans des bâtiments dont la forme et la matière sont issues des ateliers d’architectes et des bureaux d’études.
La rencontre avec les habitants, sur le terrain est le point de départ de nos travaux, menés sur des logements sociaux basse consommation issus de la production de l’agence. La méthode employée pour la recherche repose, en parallèle, sur le développement de modélisations thermiques dynamiques du bâtiment. L’aller-retour entre deux disciplines, habituellement distinctes, nous a permis de conclure à une déconnexion entre les hypothèses de comportement retenues lors de la conception des logements et les conditions réelles d’occupation.
En particulier, les contraintes non thermiques (donc non prises en compte dans les études thermiques) pesant sur les occupants s’avèrent déterminantes pour la manipulation des ouvrants et la gestion du confort d’été. Lorsque dans des logements basse consommation, l’ensemble des ménages rencontrés a opté pour l’achat d’une climatisation portative pour supporter la chaleur de l’été, les efforts menés pour solariser le bâtiment et gagner des apports solaires en masse l’hiver semblent vains.
Améliorer la pratique et le résultat passe par une reprise en main de la technique par l’architecte et sa juste utilisation, pondérée, et efficiente au lieu d’être efficace. Le concept d’architecture Soft-Tech, est né de cette remise en question. Sans identifier de solution miracle, il s’agit d’aller vers une technique non traumatisante pour l’occupant et un bâtiment sans notice ; c’est à dire que la complexité y serait simple à gérer, et intuitive. Tout cela pour éviter de transformer les occupants en super-techniciens et pour adapter le bâtiment à la vie, surtout dans le logement le lieu de l’intime.

MOTS CLÉS : modélisation, confort thermique, enquête, Soft-Tech, logement.


Leader énergétique et processus d’innovation en copropriété.

Stéphane CHEVRIER (MANA ; Université Rennes 2/CIAPHS ; ENSAB ; IAUR)

Cette contribution se donne pour projet de rendre compte d’un processus d’innovation en copropriété. Nous avons suivi, en mobilisant des techniques d’enquête ethnographique et le cadre d’analyse de la théorie de l’acteur-réseau (Actor-Network Theory), deux copropriétés des années 60-70, situées à Rennes. Les conseils syndicaux de ces copropriétés étudient la possibilité de vendre des droits à construire afin de créer une surélévation sur le toit-terrasse de leurs bâtiments, dans le but de requalifier le bâti existant et de financer d’ambitieux travaux d’amélioration énergétique. Cette réflexion est issue d’une recherche, financée par l’Agence Nationale de l’Habitat, réalisée dans le cadre du programme de recherche amélioration énergétique en copropriétés, piloté par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA).
Il s’agit pour nous, d’une part, d’analyser le rôle des leaders énergétiques dans un processus d’intéressement marqué, à la différence des agglomérations de Grenoble ou de Lyon, par la faible présence de la collectivité locale. Il s’agit, d’autre part, d’observer la formation, d’étudier la composition et de suivre la trajectoire des objets intermédiaires et des objets-frontière (diaporama, cahier des charges, newsletter, plan, maquette, etc.) qui participent, au dialogue entre mondes sociaux et communautés de pratiques, à la constitution d’un collectif sociotechnique, à la réalisation d’un projet.
La qualité et l’introduction opportune de ces objets dans le processus d’innovation participent à la construction de la confiance et au succès d’un projet. Quel rôle les leaders énergétiques jouent-ils dans la production de ces objets et dans le management de l’innovation ? Quels alliés doivent-ils mobiliser ?
La copropriété comme réalité technique et juridique doit elle-même être envisagée comme un objet-frontière à l’articulation de mondes et de communautés de pratiques hétérogènes (acteurs de l’énergie, du bâtiment, de l’urbanisme, de l’immobilier). Mais la copropriété comme réalité sociologique est-elle véritablement une communauté de pratiques ? N’est-ce pas la dynamique même du projet, à travers les controverses et les épreuves, à travers la production de ces objets, qui la conduisent progressivement à émerger en tant que communauté ? Le succès du projet serait ainsi indissociable de la formation d’une communauté qui permettrait de faire exister le syndicat de copropriétaires au-delà de sa seule dimension juridique.

MOTS CLÉS : copropriété, innovation, réhabilitation, leader énergétique, objet frontière.


Habitat écoresponsable et communication engageante : quelle alliance possible ?

Emmanuel DELAITE (Université de Franche-Comté ; Université d’Aix-Marseille/IRSIC)

Notre recherche veut démontrer que l’habitat durable est un laboratoire d’expérimentations et d’innovations en faveur du développement durable. En ce sens, il est un accélérateur de solutions et un moteur de changements, dans la mesure où il est un espace privilégié où peuvent se concrétiser les enjeux de la transition énergétique. L’habitat et les habitants qui y sont associés ont des réponses à apporter en terme de transformations sociétales. L’habitat est un moyen d’engager toute une chaîne d’acteurs qui peuvent apporter leurs expertises complémentaires. Il s’agit de faire travailler ensemble architectes, ingénieurs du bâtiment, ouvriers, étudiants et les futurs habitants grâce au dispositif de communication engageante au sujet de l’écoconception et de l’écocitoyenneté. L’idée est de les faire coopérer de manière transversale, en réseau, et de développer une logique partenariale forte. L’habitat durable pose question : de quelle manière souhaitons-nous vivre dans notre habitat responsable et autour de celui-ci ? Nous considérons que l’habitant est en relation étroite avec son habitat étant donné qu’il s’agit de son lieu de vie, d’un espace où le citoyen a la possibilité d’adopter des comportements alternatifs et les bonnes pratiques lui permettant de s’épanouir et de vivre dans les meilleures conditions possibles. En effet, en dehors de leur lieu de travail, l’habitat est l’espace dans lequel les êtres humains passent la plupart de leur temps. Cet espace privé n’est pas suffisamment étudié, pensé, réfléchi pour assurer aux habitants une optimisation de leurs conditions de vie et leur permettre d’apporter des réponses pro-environnementales qui les impliquent directement; il est très souvent construit en oubliant les rapports au temps et à l’espace extérieur dans lequel il s’inscrit. Les interdépendances entre habitat responsable et environnement urbain durable sont posées très clairement dans cette contribution pour développer de nouvelles formules d’action écologiques systémiques et participatives. Nous illustrons nos propos par des expériences de terrains qui apportent plus ou moins des éléments de contribution à notre manière de concevoir l’habitat écoresponsable intégré dans un espace de jonction.

MOTS CLÉS : habitat écoresponsable, communication engageante, laboratoire d’expérimentations, environnement urbain écologique, jonction.


Réhabilitation énergétique réussie : facteurs clés pour une bonne perception de ses occupants.

Annie DORANGE (RCP DESIGN GLOBAL)
Justine DUBOURG (RCP DESIGN GLOBAL)

L’agence RCP design global, dans le cadre de son activité de concepteur, accompagne l’approche anthropocentrée, au service des ingénieurs en charge de la définition des projets de réhabilitations énergétiques.
C’est dans ce contexte que l’agence est partenaire du projet TIPEE mené avec l’université de La Rochelle. Dans le cadre de ce projet collaboratif, l’agence a étudié la perception utilisateur en explorant un bâtiment réhabilité en 2007 qui est à la fois une réussite énergétique, mais aussi très bien vécu et approprié par ses occupants, grâce à des solutions techniques efficaces mais aussi un management du changement perspicace.
A travers l’étude de l’intégration de l’utilisateur dans le processus de conception jusqu’au retour d’expérience après 6 ans d’utilisation, les résultats de cette étude sont l’extraction de facteurs clés de succès de la bonne perception des réhabilitations énergétiques et des préconisations pour faciliter « la bonne utilisation des bâtiments réhabilités » par ses occupants.

MOTS CLÉS : perception, réhabilitation énergétique, occupant, préconisations, usage.


Étude exploratoire des imaginaires et usages dans un contexte de logement déconnecté des réseaux électriques.

Xavier GAUVIN ((Bouygues/Ideas Lab)

Dans le cadre de sa recherche, Bouygues Construction travaille sur l’idée de ‘bâtiments autonomes’, c’est-à-dire des constructions déconnectées des réseaux électriques et d’eau, sous le terme de projet ABC « Autonomous Buildding for Citizen ».
Plus concrètement, un Partenariat entre la Ville de Grenoble et Bouygues Construction a été signé le 22 Janvier 2014 pour le « Développement d’un Démonstrateur ABC à Grenoble » concernant un immeuble d’environ 70 logements locatifs.
Les nombreux retours d’expériences, dont ceux de la Zac de Bonne (écoquartier de Grenoble), ayant démontré la part importante du comportement des habitants dans les résultats en termes de performances environnementales, énergétiques et économiques, il est primordial d’étudier avec les possibles futurs habitants, les conséquences en termes d’usages dans la quotidienneté, des différents choix possibles du point de vue technique ou économique.
D’ores et déjà, des études sont réalisées pour mesurer l’acceptabilité de certaines technologies pour mieux concevoir les solutions à apporter aux futurs occupants et avec lesquelles ils pourront entrer en interaction.
En parallèle des ces travaux, il convient également de définir les règles de fonctionnement adaptées à ce contexte et acceptables par la communauté d’habitant (règlement intérieur, charte de vie habitante) ainsi que les modalités économiques (prêt à payer, contrat…).
EN 2013, une expérimentation simule dans 10 foyers grenoblois la déconnection du réseau électrique : la ressource énergétique est limitée à une production solaire par panneaux photovoltaïques et à son stockage en batterie ce qui oblige à ajuster les consommations électriques.
Objectifs :
- Explorer la gestion des consommations électriques dans l’habitat collectif en ressources limitées : Imaginaires et Pratiques
- Caractériser le dispositif innovant
Interface de gestion des ressources énergétiques
Ensemble de dispositifs ou services nécessaires
- Acceptabilité et attractivité.

MOTS CLÉS : Innovation centrée usages, logement, autonomie énergétique, pratiques, consommation d’énergie, acceptabilité, living-lab.


« Moi, je suis bricoleur ! » : cultures constructives des habitants face aux exigences énergétiques dans la réhabilitation du bâti en pisé. Étude de cas en Nord Isère.

Léa GENIS (École Nationale supérieure d’Architecture de Grenoble/CRAterre-ENSAG/Unité de recherche AE&CC)

L’anthropologie des espaces ruraux analyse fréquemment la maison vernaculaire au prisme des processus de patrimonialisation conduits par sa réhabilitation. Elle intègre cependant peu les approches émergentes en sociologie de l’énergie. Dans ce contexte, la communication vise à montrer comment les prescriptions de réhabilitation énergétique et les pratiques techniques des habitants s’articulent face aux enjeux particuliers du bâti ancien.
La recherche se base sur un terrain socio-anthropologique portant sur la réhabilitation énergétique du bâti en pisé en Nord Isère, en collaboration avec des structures de conseil et des collectivités territoriales. À travers l’analyse de visites commentées de maisons réhabilitées et de chantiers en cours, la communication décrit les « bricolages » mis en œuvre par les habitants dans la réhabilitation énergétique. Elle montre comment, appliqués au bâti ancien, ils s’intègrent dans un processus sociotechnique lié autant à l’énergie qu’à des questions constructives, de temporalité, d’habitabilité ou d’esthétique de l’habitat. Ils apparaissent alors comme un «savoir habitant» en constitution. L’analyse s’ouvre ensuite sur les ajustements des pratiques professionnelles des conseillers et des artisans dans leurs échanges avec les habitants. Ces ajustements les conduisent à se positionner alternativement comme médiateurs, spécialistes, conseillers ou formateurs face aux normes existantes ou implicites, qu’ils considèrent comme difficilement adaptables à la variété des structures et des matériaux du bâti ancien.
Les résultats de la recherche montrent finalement comment de nouvelles modalités de coopération entre habitants et professionnels émergent face à la question énergétique, et comment elles questionnent les dynamiques des savoirs liés à la réhabilitation de l’habitat vernaculaire.

MOTS CLÉS : savoirs locaux, réhabilitation énergétique, habitat vernaculaire, terre crue, auto-réhabilitation.


Optimisation des Usages Energétiques et Sociaux d’un îlot Tertiaire à l’horizon 2020.

Thomas ROILLET (Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers de Lille/L2EP)
Hervé BARRY (Université Catholique de Lille/CRESGE)

Le projet en cours s’intéresse à la gestion de l’énergie thermique du Campus Pasteur (îlot de 50000 m² de bureaux et laboratoires pour 1000 personnes) en intégrant des machines de cogénération ou tri-génération couplées aux stockages de chaleur et de froid. L’objectif est de développer un superviseur de centrale multi-source basée sur des techniques de contrôle prédictif, avec l’originalité d’intégrer le paramètre des usages (connus par des réunions de service et une enquête par questionnaire) dans la gestion de ces dispositifs innovants. Actuellement les questions d’énergie ne concernent que les responsables d’entité vers lesquels sont orientées les factures sur la base d’une clef de répartition unique (surface, effectif, etc.). Les « consommateurs » individuels d’énergie ne sont la cible d’aucune démarche d’information ou de sensibilisation. L’enjeu de la recherche-action est donc d’élargir les objectifs des divers interlocuteurs du Campus (Cf. modification des rationalités d’usage) pour qu’ils rencontrent ceux des acteurs de la supervision, et que l’ensemble contribue à de meilleurs résultats (sécurisation de la production, réduction des coûts au sens large, etc.).

MOTS CLÉS : énergies, économies, usages, impact GES, ilot tertiaire


La maitrise d’usage au cœur des processus de transitions énergétiques. Maîtrise d’usage, culture des énergies, démarches collaboratives.

Michel TEULE (CERFISE)

Habitat locatif ou en propriété, locaux d’activités et de bureaux sont des espaces qui ne sont pas appropriés de façon semblable, mais les pratiques acquises ou favorisée en matière de consommation énergétique dans les uns peuvent avoir un impact sur celles que chacun développera dans les autres. Cependant, le comportement des usagers n’est pas influencé que par les locaux dans lesquels il vit ou travaille, il ne peut être influencé non plus que par des aspects techniques, des équipements mis à disposition ou une forme architecturale. Encore faut-il que ceux-ci puissent entrer en résonance avec des comportements qui ont bien souvent besoin d’être bousculés, mais qui ne peuvent être forcés pour pouvoir évoluer vers plus de «vertu» au regard des enjeux de préservation des ressources. Ceci sans oublier la diversité des modes d’habiter, des comportements culturels où des caractéristiques socio-économique des individus.
Depuis la fin des années 1990, de grands progrès techniques et architecturaux ont été apportés pour favoriser la construction neuve et la réhabilitation du bâti vers une plus grande maîtrise des dépenses énergétiques. Or, s’il y a bien un oublié de ces grandes avancées imposées par ce que l’on peut appeler dorénavant une nécessaire révolution énergétique, c’est de l’usager qu’il s’agit.
Oublié, l’usager en tant qu’acteur et concepteur de ses espaces de vie et réduit trop souvent à une cible de produits nouveaux qui, parce qu’ils seraient plus performants, moins polluants devraient être adoptés naturellement sans discernement des diversités sociales, économiques et culturelles.
Quant à la vie dans les nouveaux bâtiments HQE ou BBC, il semble que leurs performances d’usage ne sont pas toujours à la hauteur des espérances.
Dès lors il convient d’interroger la pertinence de conceptions qui donnent la primauté à la technique. Pour ce faire, il est indispensable d’interroger l’usager sur sa pratique, mais bien plus de l’associer à la conception même des lieux dont il use ou usera, non pas en tant que simple consommateur, mais entant que « maître d’usage ».
L’introduction de la « maîtrise d’usage » traduit le fait que les utilisateurs existants ou futurs d’un bâtiment occupent une position au cœur du processus d’élaboration et de suivi du projet aux côtés du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre. Tout en gardant à l’esprit que maitrise d’ouvrage et maitrise d’usage se confondent parfois.
C’est un changement de culture de l’acte de bâtir qui est ainsi proposé, un changement de culture indispensable pour que les modes de vie avec les bâtiments puissent évoluer.
L’association de la « maîtrise d’usage » ne doit pas être limitée à un objectif d’appropriation des innovations. L’association de la « maîtrise d’usage » c’est d’abord une autre façon de concevoir et réaliser des bâtiments tout en acceptant de mettre en débat la technique et d’accompagner les changements cognitifs nécessaires, chez les habitants et chez l’ensemble des acteurs et partenaire du projet.
Nous aborderons cette problématique à travers des cas d’association de ces trois acteurs principaux dans le processus d’élaboration de bâtiments économes en énergies notamment : la réalisation du siège du Grand Site Sainte-Victoire dans les Bouches-du-Rhône à laquelle son personnel a été étroitement associé et le projet Mascobado à Montpellier dans lequel deux groupes de citoyens animés de valeurs communes de solidarité, convivialité et respect de l’environnement promeuvent un projet d’habitat participatif.

MOTS CLÉS :


Les pollutions induites par la transition énergétique : le cas des isolants thermiques.

Dominique THEILE (chercheur conseil indépendant)

Suite à l’appel de l’Abbé Pierre en 1954, la France connut près de deux décennies d’efforts de construction sans précédent. Les façons de construire et de concevoir de cette époque sont aujourd’hui décriées allant même jusqu’à démolir (grands ensembles). De même, le remplacement de fenêtres, qui est le plus gros succès des injonctions croisées de l’Ademe, du Trésor Public, et des stratégies commerciales des fabricants et poseurs de fenêtres génère des effets pervers : condensations entraînant des dégâts sur le bâti, de l’inconfort (hygrothermique, visuel, olfactif…) et des impacts sur la santé (allergies, asthme…) dont l’ampleur reste encore à établir.
Le propos de ce film est donc d’anticiper sur certains risques de la transition énergétique, et donc sur les critiques de demain sur les choix effectués aujourd’hui. L’hypothèse est que les isolants thermiques génèrent des pollutions particulaires lors de leur fabrication, leur pose, leur vie dans l’enveloppe des bâtiments, leur dépose en fin de vie, leur mise en déchetterie et leur recyclage. Cette libération de particules n’est pas traitée, car furtive. Or le renforcement des exigences réglementaires concernant la construction et la rénovation des bâtiments se traduit par non seulement par un sensible épaississement des épaisseurs d’isolants thermiques mais aussi par un changement de culture technique : substitution de l’isolation thermique par l’extérieur à l’isolation thermique par l’intérieur. Les probabilités d‘une sensible aggravation de cette pollution furtive paraissent donc élevées.
Pour vérifier cette hypothèse il faut d’abord vérifier l’existence de cette pollution, avant de s’intéresser à ses éventuels impacts et aux manières d’éviter cette pollution. Ce film présente donc les premiers résultats de cette vérification : la preuve photographique de la libération de particules sur une dizaine de chantiers. Bien que tous situés en Ile de France, ces chantiers peuvent être considérés comme reflétant non pas des exceptions mais bien une règle, confirmée un détour par l’Allemagne.
Ce faisant, ce film explore une forme de décalage entre les pratiques des chantiers et les pratiques d’usines. Est-il nécessaire de résorber ces décalages ? Au-delà de la question de la quantification des impacts, se pose celle de la dynamique des définitions des priorités dans les injonctions au changement.

MOTS CLÉS : organisation du travail, isolation thermique, environnement, santé, priorités dans le changement.